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Actualité

En attendant le Patriarche Œcuménique …

L’année 2019, marque l’accomplissement des cinquante ans depuis la fondation par le Patriarcat œcuménique de l’Archevêché de Belgique et Exarchat des Pays-Bas et du Luxembourg, constituant ainsi une étape dans l’histoire de la présence orthodoxe au centre de l’Europe. Ce prestigieux anniversaire sera célébré en novembre prochain avec la présence de Sa Toute-Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée. Le calendrier festif débutera le 5 novembre par un Symposium écologique et des visites d’églises aux Pays-Bas, se poursuivra en Belgique avec les Vêpres festives le 9 novembre, la Divine Liturgie patriarcale à la Cathédrale de Bruxelles, une réception et un dîner officiel le 10 novembre, pour se terminer au Grand-Duché du Luxembourg le 14 novembre.

A l’occasion de cet événement historique et en attendant l’arrivée du Patriarche Œcuménique, nous publierons quelques articles, sortes de petites introductions, des textes courts sur l’histoire du Patriarcat œcuménique, son rôle dans l’Eglise orthodoxe et sa participation aux dialogues, la personnalité de notre Patriarche œcuménique. Suivront une référence à l’histoire de l’Archevêché de Belgique et de la Cathédrale de Bruxelles, ainsi qu’aux actions de la jeunesse orthodoxe. Notre essai se clôturera par une question d’actualité importante, qui préoccupe le Patriarcat œcuménique depuis trente ans, la protection de l’environnement, et qui marquera le point de départ de la présence du Patriarche dans les pays du Benelux.

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LE PATRIARCAT OECUMENIQUE,
BRÈVE HISTOIRE DE L’EGLISE MERE

 

« Patriarcat œcuménique », ou « Église Mère », ou « Sainte Grande Église du Christ », est appelé le premier des quatre anciens Patriarcats de l’Église orthodoxe, dont le siège est à Constantinople et porte le titre d’œcuménique. Fondateur de l’Église de Constantinople est l’Apôtre André, tandis que l’apostolicité du trône est illustrée par l’action de l’Apôtre Jean en Asie Mineure, qui déjà dès le 4ème siècle est résolument sous sa juridiction.

Cependant, la reconnaissance apostolique de l’Église de Constantinople s’appuie beaucoup plus sur son œuvre apostolique, qu’elle a réalisée pendant la période byzantine, à travers la diffusion de l’Évangile avec une éthique apostolique aux peuples rassemblés en l’Église, Une, Sainte, Catholique et Apostolique.

Avant Constantin le Grand, la petite ville de Byzance, ancienne colonie des Mégaréens, était un diocèse appartenant au Métropolite d’Héraclée avec comme premier Evêque Stachys, disciple de l’Apôtre André.

Lorsqu’en 330, Constantin le Grand déplaça la capitale de l’état romain de la vieille Rome à la petite ville de Byzance, il la qualifia de Nouvelle Rome. Ainsi, son diocèse est modifié en Archevêché et peu de temps après, le IIème Concile Œcuménique de 381, reconnaissant sa tradition apostolique et sa conscience ecclésiastique qui lui conférent de la valeur et un rôle importants, l’a élevé au deuxième rang après Rome.

Le IVème Synode Œcuménique, qui a créé l’institution de la Pentarchie des Patriarcats, définit avec son 28ème Canon que Constantinople n’est plus après Rome, mais avec Rome d’égale primauté. Le même Canon règlemente la juridiction de Constantinople, alors qu’il est stipulé que seul Constantinople exerce une juridiction au delà des frontières, ce qui signifie que les communautés chrétiennes de la diaspora, qui sont situées en dehors des frontières de l’ancien Empire et des frontières des quatre autres Patriarcats sont soumis au Patriarcat de Constantinople. En outre, le même Concile confère à Constantinople, et seulement à lui, le droit de juger des prêtres d’autres Patriarcats, s’il cela lui était demandé. A partir du Concile de Constantinople de 587, le titre d’ « œcuménique » devient titre officiel et le Patriarche de Constantinople est désormais appelé Patriarche Œcuménique.

Pendant cette période d’apogée, le Patriarcat Œcuménique a été à l’initiative de l’énoncé et de la formulation des dogmes, de la convocation de Conciles œcuméniques, du développement du monachisme et, en général, de l’imprégnation de l’esprit chrétien dans la vie de l’empire. Déjà à partir de l’époque de Saint Jean Chrysostome, elle exerça une œuvre missionnaire, culminant aux IXème et Xème siècle avec la christianisation des peuples slaves et faisant du Patriarcat Œcuménique l’Église Mère et la source de leur civilisation.

Après la perte du faste et du pouvoir extérieur, résultant des circonstances de l’époque, le Patriarcat Œcuménique a entrepris en tant que mère aimante le travail de protection et de soins des peuples orthodoxes asservis et a agi avec beaucoup de sagesse et de prudence dans les nouvelles conditions de l’époque, parvenant à conserver aux Orthodoxes leur Foi et leur identité. Le Patriarche Œcuménique a été placé à la tête de tous les chrétiens orthodoxes au sein de l’Empire ottoman, tandis que sous l’égide et la direction du Patriarcat Œcuménique, les peuples orthodoxes cultivèrent leurs langues nationales, développèrent leur propre littérature ecclésiastique et gardèrent leurs habitudes particulières.

La création d’États nationaux indépendants au XIXème siècle a donné lieu à la création d’Eglises Orthodoxes locales autocéphales. Cependant, le Patriarcat Œcuménique, bien que voyant l’étendue de sa juridiction diminuer, céda par des moyens canoniques l’autocéphalie aux autres Eglises locales, comme il l’avait fait en 1589 avec l’Église de Russie.

Finalement, en tant qu’Église ayant le premier siège, le Patriarcat Œcuménique a le privilège et la responsabilité historique de coordonner et de promouvoir les activités entre les Eglises orthodoxes, et le Patriarche Œcuménique, ayant la primauté d’honneur parmi les Primats des autres « anciens » et nouveaux Patriarcats et Eglises, est responsable de la convocation des Conciles Panorthodoxes et du soutien du Dialogue Interchrétien et Interreligieux.