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Les obsèques du Père Boris Bobrinskoy, figure unitaire de l’Eglise Orthodoxe en Europe occidentale

Hier, le 11 août 2020, au Monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection à Bussy-en-Othe (France), ont eu lieu les obsèques du Père Boris Bobrinskoy, Protopresbytre du Trône Œcuménique. C’était une journée remarquable pour l’Orthodoxie en Europe occidentale, une journée d’unité et de solidarité. Des valeurs dont notre Église a grand besoin aujourd’hui.

Père Boris s’est endormi dans le Seigneur dans la nuit du 6 au 7 août 2020, à la lumière de la Transfiguration de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Ce n’est certainement pas une coïncidence, car le Père Boris lui-même était un véritable illuminateur pour beaucoup, non seulement en tant que personne, mais aussi comme théologien, comme prêtre et surtout comme père spirituel. Pour nous tous, qui étions proches de lui, il était une lumière dans les ténèbres, un exemple à suivre.

Plusieurs centaines de croyants s’étaient réunis pour prier pour le repos éternel de son âme et pour l’accompagner jusqu’à son sépulcre, au cimetière de Bussy-en-Othe. Avant cela, une Divine Liturgie a été célébrée, présidée par l’Archiprêtre Alexis Struve, vicaire épiscopal des paroisses de tradition russe, entouré de prêtres et de diacres. La Liturgie a été magnifiquement chantée, en slavon, par les moniales du Monastère, sous la direction de l’abbesse, Mère Emiliani. Par la suite, les Obsèques ont été présidées par Son Eminence le Métropolite Emmanuel de France, également entouré de prêtres et de diacres, appartenant à diverses Églises orthodoxes locales. Les hymnes étaient chantés en français par une chorale dirigée par M. Pierre Rehbinder.

L’épouse de père Boris, Matouchka Hélène, et leurs enfants et petits-enfants se sont assis à côté du cercueil. Parmi les fidèles, on remarqua la présence de certains hiérarques (le Métropolite Athénagoras de Belgique, l’Archevêque Job de Telmissos et l’Evêque Symeon de Domodedovo), ainsi que Dom Michel Mallèvre, dominicain et rédacteur en chef de la revue œcuménique Istina, et représentant de la Église catholique.

Il est remarquable de voir comment cette figure d’unité, comme père Boris, réussi à rassembler lors de ses funérailles des clercs orthodoxes de plusieurs juridictions autour du même autel pour prendre part au Corps et au Sang du Christ. Malheureusement, cela n’est plus si évident car les chrétiens orthodoxes de la diaspora sont plus divisés que jamais. En effet, le Patriarcat de Moscou a rompu la communion avec le Patriarcat Œcuménique en raison de l’octroi par celui-ci de l’autocéphalie à l’Église Orthodoxe d’Ukraine. Cette rupture de la communion est vécue comme extrêmement douloureuse et inacceptable. Les chrétiens orthodoxes d’Europe occidentale désirent que cette triste décision prenne fin au plus vite pour que nous puissions célébrer à nouveau ensemble la Divine Liturgie. Quel témoignage du christianisme rendons-nous dans un monde qui renonce de plus en plus à Dieu et à son Église ? Uniquement un témoignage de division, là où nous sommes plutôt appelés à l’unité et à la charité. Prions et travaillons ensemble pour que notre unité soit restaurée.

Nous sommes convaincus que le Père Boris nous aidera à transcender ce malentendu et toute dispute, afin que nous puissions devenir des exemples d’unité, comme le Christ nous le demande ! Nous avons cette conviction, car Père Boris avait lui-même les qualités nécessaires pour construire des ponts, mettre les choses en perspective et donner les bons conseils pastoraux et spirituels. Un regard et quelques mots de sa part étaient suffisants pour vous remettre sur la bonne voie ! Il était aussi l’homme du dialogue, à la fois inter-orthodoxe et œcuménique. Ces qualités ont fait de lui un véritable unificateur, un réconciliateur et un exemple pour nous tous.

Après les funérailles, un léger repas a été servi dans la cour du Monastère, où le clergé et les fidèles ont pu entourer la famille et les moniales et les réconforter dans leur épreuve.

Le père Boris Bobrinskoy est né à Paris le 25 février 1925 dans une famille d’émigrants russe. Après avoir fréquenté l’école des Pères Jésuites (notamment à Namur en Belgique), il a suivi sa formation théologique à l’Institut Théologique Orthodoxe Saint-Serge à Paris avec lequel il est resté étroitement associé pendant de nombreuses années. En 1954, il devient professeur de théologie dogmatique et en 1993 doyen de l’Institut. Il a trouvé le fondement spirituel de sa formation théologique avec ses professeurs, grandes figures de l’École de Paris comme le Père Nicolas Afanassieff, le Père Georges Florovsky et le Père Alexander Schmemann, avec une attention renouvelée aux Pères de l’Église et aux ressources bibliques. Il a également obtenu son doctorat en théologie. En tant que prêtre, il a développé une activité pastorale très active. À la fin des années 1960, il devient recteur de la paroisse francophone de la Sainte Trinité à Paris, située dans la crypte de la Cathédrale Orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky. En tant que père spirituel, il était toujours disponible pour le sacrement de la Confession. Ainsi, il était un véritable havre spirituel pour d’innombrables personnes, y compris de nombreux jeunes.

† le Métropolite Athénagoras de Belgique

 

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