Le dimanche de la Vénération de la Sainte Croix au Grand-Duché du Luxembourg

Le dimanche de la Vénération de la Croix, le 7 avril 2024, en la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de la région de Weiler-la-Tour au Luxembourg, une Divine Liturgie interorthodoxe a été célébrée par Son Éminence le Métropolite-Archevêque Athénagoras de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg. Plusieurs paroisses orthodoxes du Luxembourg ont participées à la Divine Liturgie. Des Grecs, des Serbes, des Roumains, des Bulgares et des Ukrainiens étaient tous présents. Un grand nombre de croyants de toutes les paroisses orthodoxes du Grand-Duché ont participé à cette Divine Liturgie avec les chœurs byzantin, roumain et serbe chantant les hymnes. L’ambassadeur de Grèce au Luxembourg, M. Angelos Ypsilantis, et l’ambassadeur de Bulgarie, M. Plamen Bonchev, étaient également présents. Parmi les autres personnes présentes figuraient la députée européenne et questeur du Parlement européen, Mme Isabel Wiseler-Lima, épouse du président de la Chambre des députés de Luxembourg, l’Archon du Patriarcat Œcuménique M. Theocharis Grammatikos, la présidente de la communauté grecque de Luxembourg M. Eleni Fotinea, le Chef du bureau consulaire de Bulgarie M. Malin Messalski, le Chargé d’affaires de l’ambassade de Grèce M. Gouras,  Le juge de la Cour de justice de l’Union européenne, M. Ioannis Dimitrakopoulos, des officiers grecs et une multitude de fidèles.

Dans son discours inspiré, au cours de la Divine Liturgie, Son Éminence le Métropolite Athénagoras de Belgique a souligné, entre autres, le sens de la vénération de la Sainte et Vivifiante Croix en ce dimanche de Grand Carême et l’importance du fait que les chrétiens orthodoxes du Luxembourg de diverses langues et traditions participent en commun à cette Divine Liturgie. Il s’est référé avec répugnance à notre époque difficile où, en dehors d’autres maux, nous voyons que les chrétiens orthodoxes font la guerre à d’autres chrétiens orthodoxes, affirmant que la foi orthodoxe ne peut pas être identifiée à ce mal. Les vrais chrétiens orthodoxes préfèrent prendre leur croix et suivre le Christ avec humilité et toujours fidèles à Son exemple et à Son enseignement. Le Christ a dit qu’un vrai roi n’est pas celui qui domine les autres et exige l’obéissance servile, mais c’ est celui qui sert les autres et donne sa vie pour eux. Il a souligné que c’est l’amour qui rend notre Seigneur Jésus-Christ digne du nom du Roi et du Prêtre de toute la création. Se référant au sacrifice du Seigneur sur la Sainte Croix, Son Éminence a dit qu’« il n’y a rien de plus glorieux, de plus important ou de plus merveilleux que de donner et de recevoir de l’amour… Quand nous honorons la Croix, quand nous pensons à la crucifixion du Christ, quand nous entendons l’appel du Christ à renoncer à nous-mêmes… nous sommes appelés à nous ouvrir au flux de l’Amour Divin, un amour qui est à la fois la mort de notre égoïsme et l’ouverture à Dieu et à chacun de nos prochains ».

Cette année, Son Éminence le Métropolite Athénagoras de Belgique a souhaité honorer une grande figure du Luxembourg, l’ancien Vicaire général de l’Église catholique romaine du Luxembourg, Mgr Mathias Schiltz, en raison de son rôle important joué dans l’acquisition, par la communauté orthodoxe hellénique, du terrain sur lequel la Cathédrale Saint-Nicolas a été construite. C’est Mgr Mathias Schiltz qui a persuadé le prêtre catholique Jean-Nicolas Schmitt de céder aux Grecs orthodoxes du Luxembourg le terrain qui  appartenait à lui et sa sœur, tous deux d’ éternelle mémoire, avec le plein accord de l’archevêque catholique romain de Luxembourg de l’époque, Mgr Fernand Franck.

Les chrétiens orthodoxes du Luxembourg n’oublient jamais la contribution décisive de Mgr Mathias Schiltz à la construction de cette église, ainsi que tout le soutien que l’Église catholique romaine locale, et personnellement le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, ont manifesté envers l’Église orthodoxe du Luxembourg. A la personne de Mgr Mathias Schiltz, le Métropolite Athénagoras a voulu honorer aussi l’Église catholique romaine du Luxembourg. La contribution décisive de Mgr. Mathias Schiltz à la reconnaissance et au développement de l’Église orthodoxe au Luxembourg a conduit Son Eminence le Métropolite Athénagoras de Belgique à décider de l’honorer de la médaille de l’Archange Michel, une distinction décernée par la Sainte Métropole de Belgique à des personnalités qui ont grandement contribué à la vie et à la reconnaissance de l’Église orthodoxe en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg.

Après la Divine Liturgie et au cours de la somptueuse réception dans la salle de l’église, Mgr Mathias Schiltz, ému, a reçu cette médaille des mains de Son Éminence le Métropolite. Le document officiel de l’acte de distinction a été lu à l’écoute de tous et Son Éminence s’est adressé comme il se doit à la personne honorée. Dans son discours, Mgr Mathias Schiltz a fait référence à l’histoire de sa contribution à la construction de cette Sainte église et dit entre autres : « Comment puis-je remercier Votre Éminence de l’honneur qu’elle m’a fait ? … Cet honneur me rappelle les paroles de Sa Sainteté le Patriarche œcuménique qui m’avait écrit à l’occasion de l’anniversaire de mes cinquante ans de sacerdoce: « Je sais que vous aimez notre Église autant que la vôtre ». Puis Mgr Schiltz a parlé de manière forte de l’amour qu’il a pour l’Église orthodoxe, de ses études et de son expérience à travers desquelles il a découvert l’orthodoxie. Il a également parlé de sa connaissance avec d’éminents orthodoxes, de son amitié avec Sa Toute Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée, soulignant, de manière caractéristique, que sa relation avec l’orthodoxie, avant de devenir une relation de contribution et de soutien, est surtout une relation d’amitié. Il a évoqué sa contribution à la reconnaissance par conventions des paroisses orthodoxes de Luxembourg ainsi que l’histoire de la concession du terrain  pour la construction de l’église Saint-Nicolas ainsi que ses efforts pour pouvoir convaincre le donateur et sa sœur. Il a conclu en disant : « Votre Éminence, … Dans la situation historique actuelle le monde, déchiré à feu et à sang, a plus que jamais besoin du potentiel de paix qui est le grand trésor du christianisme. Alors, resserrons nos liens, rallions nous, toutes Eglises et dénominations chrétiennes confondues, pour lancer ensemble une campagne mondiale pour la paix ».