La célébration des 50 ans de la paroisse orthodoxe à Gand

Le samedi 26 novembre 2022 a été célébré le Jubilé d’or de la paroisse Saint-Apôtre André à Gand. Effectivement, il y a cinquante ans, jour pour jour, voyait la fondation d’une paroisse orthodoxe à Gand, avec la célébration de sa première Liturgie. Ce jubilé a débuté par une concélébration épiscopale présidée par Son Eminence le Métropolite Athénagoras de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg, entouré de Leurs Excellences les Evêques Dositheos (Patriarcat de Géorgie) et Joachim d’Apollonia (évêque auxiliaire de notre Archidiocèse), d’une dizaine de prêtres et de deux diacres. Une foule de croyants s’était rassemblée pour assister à l’événement. La Divine Liturgie fut chantée par la chorale paroissiale dirigée par Paul Morreel, ordonné lecteur juste avant la Liturgie.

Dans son homélie, Son Éminence le Métropolite Athénagoras soulignait : ”cette année, pour la 51e fois, nous célébrons dans cette paroisse la fête de son saint patron, Saint Apôtre André le premier appelé. Il y a en effet exactement cinquante ans qu’une première liturgie était célébrée ici, dans la petite chapelle d’en face. C’était aussi un 26 novembre. Quel bonheur de pouvoir le fêter de cette façon! Chaque année, notre Sainte Église Orthodoxe célèbre la mémoire du glorieux Apôtre André le Premier Appelé. Elle glorifie sa vénérable personne par des hymnes, car il est vraiment ‘merveilleux parmi les saints’, et l’un de ces ‘authentiques serviteurs de Dieu’ sur la terre et au ciel. C’est aussi pourquoi nous sommes réunis aujourd’hui dans cette belle église, dédiée à ce grand et bien-aimé Saint Apôtre. Cette église a été construite avec une grande piété et dévotion à la gloire de Dieu et à la mémoire de son serviteur bien-aimé, l’apôtre André, afin qu’il puisse nous protéger et nous guider sur le chemin du salut”.

À la fin de la Liturgie, la bénédiction des koliva en l’honneur du glorieux Apôtre André a précédé le discours du Métropolite Athénagoras sur la longue l’histoire de la paroisse. Il a particulièrement remercié les nombreuses personnes qui ont joué un rôle important dans le développement de la Paroisse. D’abord et avant tout ses propres parents, le Père Ignace et Mita Peckstadt-Janssens, qui ont posé les bases; ainsi qu’Antoine Van Bruaene, Romain Verbeke, le Père Silouan Osseel, le Père Dominique Verbeke et son épouse Martine Peckstadt, et toutes celles et ceux qui, visiblement ou de manière peu apparente, ont apporté leurs contributions à la vie de la paroisse jusqu’à aujourd’hui: les chefs de chœur, les acolytes, les responsables du conseil paroissial et de la fabrique d’église, les dames responsables des ornements ou d’autres besoins indispensables dans une paroisse, le bibliothécaire, les rédacteurs et les représentants de la revue ‘Apostel Andreas’, etc. Il a également mentionné les desservants actuels de la paroisse, les pères Barnabas et Paolo et tous ceux qui les assistent.

Voici quelques éléments de son discours :

Ayant découvert l’Orthodoxie, Ignace Peckstadt, Antoine Van Bruaene (tous deux avocats au barreau de Gand) et André Knapen fondèrent dès les années 60’ à Gand l’association «Apostolos Andreas – contacts avec l’Orthodoxie» avec comme but l’organisation d’un cycle annuel de conférences par des conférenciers orthodoxes. Le premier invité devait être le Père Pierre Struve, prêtre et médecin à Paris (mort tragiquement dans un accident de voiture quelques années plus tard), qui développa le thème «La Spiritualité Orthodoxe». Cette première conférence fut un succès, un véritable témoignage orthodoxe pour un public très mélangé. Cela les encourageait à poursuivre sur cette voie. Ainsi se sont succédées à la tribune un grand nombre de personnalités orthodoxes. Dès lors, on comprend le rôle préparatoire joué par l’Association Apostolos Andreas qui devait plus tard aboutir à la création d’une paroisse orthodoxe à Gand.

C’est en fréquentant une jeune paroisse francophone à Bruxelles, la paroisse de la Ste Trinité et des Saints Cosme et Damien, autour du regretté Père Marc Nicaise, qu’Ignace Peckstadt eut l’inspiration de la création d’une paroisse orthodoxe à Gand. A l’époque, aucune paroisse orthodoxe n’existait dans le nord du pays. Afin de participer à la Divine Liturgie à Bruxelles, il devait – avec sa famille – chaque fois faire un aller-retour de 170 km. Ils purent le supporter pour un temps, mais cela devint problématique à long terme. Ils devaient tenir compte des enfants et des années à venir. Le besoin d’une paroisse orthodoxe en Flandre, à Gand, se faisait de plus en plus sentir: le cycle des conférences orthodoxes existaient depuis plusieurs années et ils savaient que plusieurs personnes auraient été très heureuses de pouvoir trouver une église orthodoxe à Gand.

Surmontant de nombreux obstacles, Ignace Peckstadt réussit à louer un immeuble pour y aménager une petite église où la Liturgie orthodoxe pouvait être célébrée régulièrement. Il s’agit d’une des maisons de l’Ancien Béguinage, un bâtiment classé et vieux de plus de 400 ans. Ignace Peckstadt était très heureux d’avoir pu trouver un endroit dans un vieux site à caractère religieux de la ville de Gand.

Le Père Marc Nicaise accepta d’y venir célébrer une fois par mois. L’Archevêque Georges de Syracuse donna sa bénédiction pour ces célébrations. La première eut lieu le 26 novembre 1972, date proche de la fête du Saint Apôtre André. Le Père Marc Nicaise y présida, alors que sa chorale chanta en flamand.

Dès 1973, deux liturgies par mois y furent célébrées, une liturgie par le Père Marc Nicaise (Bruxelles) et une par le Père Antoine Freund (Paris). Peu de temps après, Ignace Peckstadt fut ordonné diacre et prêtre pour les besoins de la jeune paroisse. La paroisse connût une évolution rapide, avec l’achat de deux bâtiments et la transformation et l’agrandissement de la chapelle, consacrée en 1979 par l’Evêque Georges d’Evdokia, évêque auxiliaire de l’Archevêque Georges de Syracuse. Ce même jour, Marcel Osseel (plus tard prêtre Silouan Osseel) était ordonné diacre. Il desservit la paroisse en tant que diacre pendant dix ans, jusqu’à son ordination presbytérale par le Métropolite Panteleimon en mars 1990.

Certains événements importants de l’histoire de la paroisse du Saint-Apôtre André ne doivent pas être oubliés : les visites historiques de Sa Majesté le Roi Baudouin (1980) et de l’Archimandrite Sophrony (Sakharov), qui a présidé le 14 septembre de l’année 1980 la Divine Liturgie dans l’église du Saint Apôtre Andreas à Gand, et a eu une conversation avec les paroissiens. La Paroisse a reçu deux fois la haute visite de Sa Toute-Sainteté le Patriarche Oecuménique Bartholomée; d’abord alors qu’il était encore Métropolite de Philadelphie (1989), puis au Jubilé d’argent de l’Archevêché (1994).

Dès l’origine, la paroisse appartint au Patriarcat Œcuménique de Constantinople. Au début de l’année 1989, sur décision du Saint-Synode du Patriarcat Œcuménique, la Paroisse fut transférée à l’Archevêché de Belgique, dirigé par le Métropolite Panteleimon. Depuis l’élection de Mgr Panteleimon en tant que Métropolite de Belgique, la paroisse entretenait de bonnes relations avec lui et son Archevêché. Après son admission, elle s’est sentie très paternellement protégée par le Métropolite Panteleimon. Grâce à son énergie inlassable, ce dernier réussit à obtenir la reconnaissance du culte orthodoxe en Belgique.

Une nouvelle église fut construite dans les années 1990 et consacrée le dimanche 30 novembre 1997 – le 25e anniversaire de la fondation de la paroisse – sous la présidence du Métropolite Panteleimon. En effet, une donation extraordinaire d’un paroissien décédé avait permis la construction d’une toute nouvelle église en face de l’ancienne, entièrement restaurée. Et ce grand bienfaiteur, -ce n’est pas un hasard-, s’appelait André.

Entre-temps, Dominique Verbeke fut ordonné diacre par le Métropolite Panteleimon le 24 février 1991 à Bruxelles, et prêtre le 23 décembre de l’an 2000 en l’église de Gand. Pendant de nombreuses années, il fut responsable de l’enseignement religieux orthodoxe dans les écoles officielles de Belgique. Afin de former un corps enseignant, le Métropolite Panteleimon créa un Institut de Théologie orthodoxe (Centre de formation orthodoxe Saint Jean le Théologien, devenu plus tard l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint Apôtre Paul), offrant un programme d’études s’étendant sur trois ans.

La Paroisse devint ensuite la paroisse mère des Paroisses de Bruges et de Courtrai. Leurs deux premiers prêtres venaient de la paroisse de Gand. De plus, de cette même paroisse, devaient sourdre d’autres jeunes, hommes et femmes, appelés à s’engager au service de l’Église.

Le Métropolite Athénagoras souhaita commémorer et honorer tous ceux qui contribuèrent à l’existence de la Paroisse, surtout ceux qui s’étaient endormis dans le Seigneur! Ne continuent-ils pas à être nos intercesseurs auprès de Dieu? Que leurs mémoires soient éternelles!

Des Agapes festives dans la salle paroissiale, accompagnées d’un spectacle de danses et de musique, devaient clôturer la célébration de ce Jubilé.