Cérémonie de Réouverture d’Église et ordination sacerdotale à l’Archevêché de Belgique
Le samedi 29 mars 2025, Son Éminence le Métropolite Athénagoras de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg a célébré l’office de Bénédiction de l’Réouverture et la première Divine Liturgie de l’église récemment rénovée de la paroisse ukrainienne de la Protection de la Mère de Dieu et saint Luc de Simferopol le Médecin dans la région de Boussoit, près de la ville de Mons, en Belgique, entouré de prêtres et diacres de l’Archevêché et du p. Epiphanios Kamianovych, diacre de la Cour patriarcale.
Aussi, le même jour, a eu lieu l’ordination sacerdotale du diacre Marc Tsubera. Le père Marc, qui a été ordonné diacre il y a deux semaines, prendra en charge cette paroisse d’expression ukrainienne dans le cadre de son ministère sacerdotal, afin de soutenir les réfugiés ukrainiens dans son travail pastoral.
Peu avant son ordination, le père Marc a prononcé un bref discours pour remercier Son Éminence de son amour paternel, de son soutien et de sa confiance en lui et en ceux qui l’ont aidé à prendre cette grande décision de servir Dieu et le peuple par le biais du sacerdoce.
Son Éminence le Métropolite Athénagoras de Belgique, dans son homélie à l’ordonné, a souligné ce qui suit :
« Tu es originaire d’Ukraine et, avec ton épouse, tu as accepté de venir ici pour servir, entre autres, les milliers de réfugiés ukrainiens présents en Wallonie. C’est un devoir noble et important. Inutile d’expliquer que ces personnes ont fui leur pays à cause de la guerre et qu’elles éprouvent beaucoup de douleur, de tristesse et de nostalgie. Ils ont besoin d’un havre de paix et d’un bon accompagnement spirituel. Nous ne pouvions imaginer un meilleur endroit que celui-ci, où, il y a 60 ans, des orthodoxes d’Ukraine ont établi une chapelle. Ils étaient venus ici après la Seconde Guerre mondiale et avaient fondé en 1948 une paroisse dédiée à la Sainte Protection de la Mère de Dieu. De nombreux prêtres y ont officié jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que deux fidèles il y a environ cinq ans. L’une d’entre elles a déménagé dans une maison de retraite et est décédée par la suite, tandis que l’autre vit à côté de la paroisse et est heureuse que la vie paroissiale soit ravivée aujourd’hui. Grâce au soutien de plusieurs personnes et de nos propres paroisses, nous avons pu rénover ce bâtiment, non seulement l’église, mais aussi la salle paroissiale pour les rencontres et le catéchisme, et le presbytère pour le prêtre.
En plus de la Mère de Dieu, nous demandons maintenant à saint Luc le Médecin, Archevêque de Simferopol, d’assurer la protection de cette paroisse historique et de nos fidèles. Avant tout, soyez une communauté de prière et ne cédez pas à la tentation de devenir une communauté nationaliste. Le nationalisme a été condamné par l’Église Orthodoxe comme une hérésie. Une paroisse doit être ouverte à tous les croyants, quelle que soit leur origine.
Tu as reçu une bonne formation théologique et tu apprends maintenant la langue de Voltaire, le français. Sois humble et n’aie pas peur ! La Grâce que tu recevras maintenant compensera ce qui te manque encore ! Tu devrais toujours servir l’Église dans un esprit de gratitude envers le Patriarcat Œcuménique qui t’a accepté dans son clergé et qui veille à l’unité de l’Orthodoxie dans le monde entier. Puisses-tu toujours être digne et fiers de faire partie du clergé du Premier Trône ».
À la fin de la Divine Liturgie, le Métropolite a remercié la chorale de la paroisse polonophone de l’Archevêché pour les beaux chants qui ont égayé cette journée spéciale dans la vie de la paroisse de Boussoit.
Ce moment important pour la nouvelle paroisse a été honoré par la présence d’un des membres du Parlement de Wallonie, d’un représentant de l’ambassade d’Ukraine et d’un certain nombre de croyants qui se sont rassemblés pour prier pour le progrès spirituel du nouveau clerc et pour le bien-être spirituel de cette nouvelle paroisse.
Après la distribution du pain béni, une réception a suivi dans la salle paroissiale à côté de l’église.
Histoire de la paroisse
La dernière guerre mondiale (1939-1945) conduit des centaines de milliers de jeunes ukrainiens vers le travail obligatoire en Allemagne. Ils font partie des 12 millions d’autres jeunes de nationalités différentes qui sont enrôlés de force par les autorités allemandes. En mai 1945, l’Allemagne est en déconfiture. Des milliers de travailleurs forcés se réjouissent de rentrer dans leur pays, tandis que nombre d’entre eux prennent la fuite face à l’arrivée des forces russes en Europe centrale et occidentale.
A cette époque, les grands industriels d’Europe occidentale font appel aux travailleurs ukrainiens d’Allemagne qui ont refusé de rentrer au pays. Des employeurs belges envoient leurs représentants dans les camps allemands afin de recruter des travailleurs pour les mines, les carrières et l’industrie métallurgique. C’est ainsi que beaucoup d’Ukrainiens signent un contrat de travail de deux ans dans les mines en Belgique. Vingt milles Ukrainiens arrivent en Belgique.
Grâce à l’aide de la direction de la mine, la Paroisse de la Protection de la Mère de Dieu voit en 1948 le jour avec à sa tête l’Archiprêtre Ivan Bachinsky. Cette paroisse faisait partie de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne de la Diaspora (aujourd’hui sous le Patriarcat Œcuménique). Le Conseil Paroissial décide d’acheter à Boussoit (entre Mons et Pèronnes) un bâtiment qui arbitrera la petite église et une salle de réunion. Depuis lors, c’est là que les fidèles ukrainiens de la région ont prié Dieu. La chapelle a été consacrée en octobre 1965.
Après la mort du Père Ivan Bachinsky, en 1972, l’Archiprêtre Boris Chainiewsky (France) fut désigné comme prêtre responsable. En 1982 le Prêtre Ioan Derewianka est dédigné pour célébrer les offices en la Paroisse de Boussoit. Plus tard, en 1991, celui-ci devint évêque et fut reçu avec d’autres hiérarques de la diaspora ukrainienne dans la juridiction canonique du Patriarcat Œcuménique (1995). Il reçut le titre d’Evêque de Parnassos.
Dans l’église de la Protection de la Mère de Dieu à Boussoit un grand nombre de baptêmes et de mariages ont été célébré. Trois générations sont passées. En 2019 il ne restait que 2 paroissiens. C’est pourquoi que sur les conseils de l’Evêque Ioan de Parnassos la Paroisse et l’église ont été confié à Son Eminence le Métropolite Athénagoras de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg. C’est lui qui aujourd’hui préside la personnalité légale qui est propriétaire de l’édifice. Tous les documents lui ont été transmis par l’intermédiaire de l’Archiprêtre Boris Chainiewsky.
Lorsque la petite église a été confiée au Métropolite Athénagoras, celui-ci ne savait pas trop quoi en faire. Pourtant, qui aurait pu imaginer que la guerre éclaterait en Ukraine et que des milliers d’Ukrainiens fuiraient leur pays pour s’installer, entre autres, en Belgique? La petite église est dans un état lamentable, mais après rénovation, elle sera très utile pour l’accompagnement spirituel de ces réfugiés. Un petit appartement a également été aménagé au premier étage où y vit le prêtre recteur avec sa famille.
Reopening of the Orthodox Church in Boussoit and Ordination of a priest (29-3-2025)
