Fête patronale de la paroisse ukrainienne de la Protection de la Mère de Dieu à Boussoit

Le samedi 11 octobre 2025, la paroisse orthodoxe d’expression ukrainienne de la Protection de la Mère de Dieu à Boussoit a célébré sa fête patronale dans une atmosphère à la fois solennelle et chaleureuse. La divine liturgie fut présidée par Son Éminence le Métropolite Athénagoras de Belgique, Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg, entouré de prêtres et de diacres venus de différentes paroisses. Les chants liturgiques furent interprétés avec ferveur par plusieurs choristes de la paroisse polonophone d’Anderlecht, témoignant ainsi de leur fraternelle solidarité avec la communauté ukrainienne.

La célébration eut lieu dans la petite église récemment rénovée de fond en comble. Ce bâtiment, longtemps resté à l’abandon, a retrouvé une nouvelle vie en devenant un centre spirituel dynamique pour les nombreux fidèles orthodoxes ukrainiens de la région. Le prêtre mArc Tsubera, récemment ordonné par le Métropolite Athénagoras, s’est engagé avec zèle dans le travail pastoral et communautaire, s’efforçant de rassembler les fidèles, de les accompagner et de faire revivre la vie paroissiale.

Un peu d’histoire

Les origines de cette paroisse remontent aux difficiles années de l’après-guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939–1945), des centaines de milliers de jeunes Ukrainiens furent contraints de travailler en Allemagne, parmi les millions de travailleurs forcés venus de toute l’Europe. À la fin de la guerre, beaucoup refusèrent de retourner dans leur patrie occupée par l’Union soviétique. Les industriels belges profitèrent de cette situation et recrutèrent une partie de ces travailleurs. Ainsi, entre 1946 et 1947, environ vingt mille Ukrainiens arrivèrent en Belgique, principalement employés dans les mines.

Grâce au soutien des directions minières, la paroisse de la Protection de la Mère de Dieu fut fondée en 1948, sous la direction de l’archiprêtre Ivan Bachinsky. Cette communauté appartenait à l’Église orthodoxe ukrainienne de la diaspora, aujourd’hui sous la juridiction du Patriarcat œcuménique. À Boussoit, entre Mons et Péronnes-lez-Binche, le conseil paroissial fit l’acquisition d’un bâtiment destiné à servir à la fois d’église et de salle de rencontre. La chapelle fut bénie en octobre 1965.

Après le décès du Père Bachinsky en 1972, l’archiprêtre Boris Chainiewsky lui succéda, suivi en 1982 par le Père Ioan Derewianka, qui fut ordonné évêque en 1991 et, en 1995, devint évêque de Parnassos, intégré au Patriarcat œcuménique. Pendant plusieurs décennies, la petite église fut le théâtre de nombreux baptêmes, mariages et célébrations liturgiques : trois générations de fidèles ukrainiens y trouvèrent leur foyer spirituel.

Une renaissance pour une nouvelle époque

En 2019, alors que la communauté semblait sur le point de disparaître, la paroisse fut confiée — sur les conseils de l’Évêque Ioan de Parnassos — à Son Éminence le Métropolite Athénagoras de Belgique. Nul ne pouvait alors imaginer que, quelques années plus tard, la guerre en Ukraine pousserait des milliers de réfugiés à s’installer en Belgique. La renaissance de l’église de Boussoit prit dès lors une dimension profondément providentielle.

Grâce à la générosité de bénévoles et de bienfaiteurs, le petit sanctuaire fut soigneusement restauré et adapté aux besoins actuels. Un petit appartement fut aménagé à l’étage afin qu’un prêtre puisse y vivre avec sa famille — signe de continuité et de proximité avec les fidèles.

La fête patronale de 2025 marque ainsi un nouveau départ. La paroisse de Boussoit redevient un lieu vivant de prière, de rencontre et d’espérance pour la communauté orthodoxe ukrainienne en Belgique.

« La Mère de Dieu protège ses enfants en tout temps et en tout lieu », a déclaré le Métropolite Athénagoras à la fin de la célébration. « Que cette église demeure une maison de foi et de consolation pour tous ceux qui viennent y prier. »