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LE PAPE FRANCOIS I POUR LA PREMIERE FOIS UN PATRIARCHE OECUMENIQUE A L’INSTALLATION D’UN PAPE

Vatican – Jorge Mario Bergoglio est le successeur de Benoît XVI élu par les cardinaux du conclave. La fumée blanche est sortie de la cheminée sur la chapelle Sixtine, mercredi 13 mars, et la foule a clamé «habemus papam»: c’est le nouveau chef de l’Eglise catholique.

Fréquemment cité lors du précédent conclave au cours duquel il avait recueilli le plus de voix après Joseph Ratzinger, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio (76 ans, archevêque de Buenos Aires) avait pratiquement disparu des listes de «papabili». Un pape sud-américain est une petite révolution en soi – c’est aussi la première fois qu’un Jésuite accède à ce ministère. Ce religieux humble, très ancré dans l’évangélisation de terrain et très à l’écoute de ses fidèles, braque le projecteur catholique sur l’Amérique du sud, terre de grande vitalité catholique, bien que les protestants évangéliques taillent de plus en plus de croupières à l’Eglise. Un pape européen eût renvoyé au sombre tableau d’une institution fragilisée, en proie au doute et à la crise des vocations. Là, le message se veut plus lumineux.

C’est un pape décontracté et souriant qui a reçu ce samedi plus de 5000 journalistes au Vatican pour les remercier d’avoir couvert la démission de son prédécesseur et son élection. «Je vous aime beaucoup, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait», a déclaré le pape François avant de les bénir. Il leur a expliqué comment il avait choisi son nom. «Durant l’élection, j’étais à côté de l’archevêque de Sao Paulo Claudio Hummes, un grand ami. Quand les choses sont devenues dangereuses, il m’a réconforté. Quand les votes ont atteint les deux tiers, il m’a serré dans ses bras et embrassé et m’a dit: ‘Et n’oublie pas les pauvres!». Il a alors pensé à François d’Assise, qui a voué sa vie à la lutte contre la pauvreté. «Je voudrais une Eglise pauvre, pour les pauvres», a-t-il déclaré en guise de programme. Avant d’ajouter: «François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon coeur». Pourtant, les cardinaux lui ont soufflé d’autres noms. «Tu devrais t’appeler Adrien, parce qu’Adrien, c’est le réformateur, et on a besoin de réformer!», lui déclare l’un des prélats. Un autre lui a soufflé – non sans humour – le nom de Clément XVI, pied de nez à Clément XV qui supprima la Compagnie de Jésus, la congrégation jésuite à laquelle appartient le nouveau souverain pontife.

La devise choisie par le nouveau souverain pontife va dans le vif du sujet: «Miserando atque Eligendo», autrement dit «En ayant pitié et en choisissant». Dès sa première apparition publique, le pape François a tenu à affirmer sa simplicité: nulle croix pectorale, aucune pèlerine rouge, mais un simple habit blanc. La tenue du nouveau souverain pontife n’est pas la seule à signifier l’humilité, puisque ses premiers gestes et paroles ont aussi reflété un tel état d’esprit et de cœur. Premier pape latino-américain, premier jésuite, premier pape à opter pour le prénom de François hautement symbolique dans l’histoire de la chrétienté, Jorge Mario Bergoglio ne craint manifestement pas d’emprunter de nouveaux chemins. Quant à Benoît XVI, il avait, pour sa part, choisi la devise latine «Ut cooperatores simus veritatis» (3Jo 1. 8), qui fut traduite par «Nous devons servir de cette manière que nous soyons coopérateurs de la vérité».