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Actualité

Le Patriarche « Vert » aux pays du Bénélux

Cinquante ans après la fondation de la Sainte Métropole de Belgique, le Patriarche Œcuménique Bartholomée vient aux pays du Bénélux pour présider aux manifestations festives de cet évènement. À l’approche de son arrivée, nous éditons le septième tome de la série « document introducteur » qui concerne l’histoire de la Jeunesse Orthodoxe en la Métropole de Belgique.

La Protection de la Création

Cette année marque les 30 ans du Saint et Sacré Synode du Patriarcat Œcuménique qui a déclaré le 1er septembre, le jour du début de l’année liturgique, une journée de prière pour la protection et la préservation de l’environnement naturel. Au fil du temps, le Vatican, l’Église Anglicane et le Conseil Mondial des Églises ont appuyé les efforts du Patriarcat Œcuménique et promeuvent le 1er septembre comme une journée mondiale de prière pour l’environnement.

Ainsi, depuis 1989, le Patriarcat Œcuménique avec le bienheureux Patriarche Démétrios, premier parmi toutes les églises chrétiennes, doctrines et autres religions, appelle tous les croyants et toutes les personnes de bonne volonté à respecter l’environnement naturel, limitant ainsi la manie du plaisir, qui alourdit exagérément  la nature et renverse ses lois et son rythme de fonctionnement (discours du Patriarche Œcuménique Bartholomée, Le rôle de l’Église Orthodoxe face à la crise écologique mondiale. Académie d’Athènes, Février 2010).

En 1990, il chargea le moine Gerasimos Mikragiannanitis (+1991), grand Hymnographe de la Grande Église du Christ, d’écrire un office spécial pour ce jour. Depuis lors, dans les prières traditionnelles pour la protection des catastrophes naturelles, sont ajoutées les prières pour la protection de l’environnement naturel des catastrophes causées par l’homme moderne. Par ces textes liturgiques, nous, tous les chrétiens, sommes appelés à la repentance, car la nostalgie du Paradis perdu nous blesse profondément et nous ne nous sommes pas montrés de bons intendants du don de la Création. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à devenir la voix de la création, qui « gémit et souffre », c’est-à-dire qui souffre des douleurs de la naissance, comme le dit l’apôtre Paul (Rom. 8:22), et apporter sa supplication devant le trône de Dieu, dans l’espoir que la création, que nous avons entraînée dans la chute, sera libérée de la corruption avec nous-mêmes, car l’homme ne peut être séparé du reste de la création et ne peut être sauvé sans elle (Olivier Clément, « La vérité vous libèrera », Entretien avec le patriarche Œcuménique Bartholomée Ier, éd. Akritas 1997).

Sous l’actuel Patriarche Œcuménique Bartholomée, ont été développées une théologie correspondante et une riche activité au moyen d’encycliques annuelles et de diverses initiatives du Patriarcat Œcuménique, à commencer par l’organisation en 1991 du Synode Panorthodoxe en Crète, en présence du prince Philippe et de la WWF. Depuis 1995 jusqu’aujourd’hui, des colloques internationaux ont été organisés sur des bateaux, auxquels ont assisté des chefs religieux, des scientifiques éminents, des représentants politiques et des organisations civiques du monde entier. Le Patriarcat Œcuménique participe aux négociations multilatérales de l’ONU sur le climat, promeut l’agriculture biologique et l’élevage dans les saints Monastères, la gestion écologique de la forêt sur le mont Athos, l’organisation de séminaires éducatifs pour le clergé et les théologiens de l’école de Chalki, dans le but d’éclairer la conscience des fidèles concernant l’écologie, par la catéchèse et la diaconie pastorale, etc. En outre, la formulation d’interventions plus spécifiques et d’appels à la conscience écologique et à la vigilance envers la communauté internationale est une préoccupation constante du Patriarcat œcuménique en tant qu’expression de la préoccupation de l’Église Orthodoxe face à la crise écologique et comme moyen d’exercer une pression aux responsables, les poussant à agir.

Le Patriarche Œcuménique Bartholomée, dans de nombreux discours, souligne que la crise écologique est, dans son essence et sa cause, une crise spirituelle et morale, et il condamne la pollution et la destruction de l’environnement naturel en tant que péché. Il rattache les causes spirituelles de la crise écologique à l’éthique utilitaire qui a fait de l’homme le maître de la nature, en se fondant pleinement sur sa convoitise pour l’accumulation de biens matériels, où environ un cinquième de l’humanité multiplie artificiellement de plus en plus ses « besoins », pour lesquels il exige une satisfaction immédiate. Ainsi, il propose comme exemple de comportement et d’inspiration l’éthique écologique de l’Église Orthodoxe, la vie liturgique qui sanctifie la Création et la tradition ascétique qui enseigne que les exigences de l’homme de l’environnement soient les plus nécessaires. La relation humble et nécessaire à la nourriture, tant matérielle que spirituelle, requiert un esprit de gratitude et de respect, une moralité eucharistique. Nous subissons déjà les conséquences de la violation des limites de la nature, sans parler des générations futures qui n’en sont pas responsables.

La théologie orthodoxe a donc l’antidote spirituel pour faire face à la crise écologique et doit essayer d’éclairer les consciences. L’orthodoxie est appelée à contribuer à l’effort conjoint mondial visant à surmonter la crise écologique, qui ne sera pas combattue sans la contribution de tous les hommes.

Aujourd’hui plus encore, l’humanité est appelée à surmonter toutes les différences culturelles ou autres, divisions nationales ou religieuses, inimitiés historiques ou politiques, intérêts économiques ou personnels, pour assurer un avenir brillant pour nos enfants et les générations futures.

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En cette année 2019 s’accomplissent les cinquante ans depuis la fondation de la Sainte Métropole de Belgique et l’exarchat des Pays-Bas et du Luxembourg par notre Patriarcat œcuménique. Les célébrations de cet anniversaire arriveront à leur apogée en novembre prochain avec l’arrivée du Patriarche œcuménique Mgr. Bartholomée. Le programme commence le 5 novembre par un symposium écologique et des visites aux églises de Hollande. Suivrons en Belgique les Vêpres festives le 9 novembre, la Divine Liturgie patriarcale à l’Église Métropolitaine de Bruxelles, la réception et officielle le 10 novembre, et pour finir au Grand-Duché du Luxembourg le 14 novembre.