Le regretté Métropolite Métropolite Mélétios de France et Exarque de Belgique et du Luxembourg (1914-1993)

Le regretté Métropolite Mélétios Karabinis est né le 20 décembre 1914 à Kalamata, dans le Péloponnèse (Grèce). Il fit ses études de théologie à l’Université d’Athènes et se spécialisa ensuite dans l’exégèse biblique. En 1940, il fut tonsuré moine, recevant le prénom de Mélétios, pour devenir ensuite diacre et prêtre. Pendant la seconde guerre mondiale, il servit comme aumônier dans l’armée grecque. A partir de 1944 il devint prédicateur dans deux évêchés du Péloponnèse. En cette période d’occupation italienne et allemande, il témoigna d’une spiritualité et activité sociale remarquable.

En 1946, il fut nommé prêtre auxiliaire de la Cathédrale de Saint Stéphane à Paris. Il devint ainsi  un clerc du Patriarcat Œcuménique du point de vue canonique. En 1950 il devint recteur de la cathédrale orthodoxe de Paris. Suite à ses nombreux efforts au niveau catéchétique et social, le Saint Synode du Patriarcat Œcuménique l’élut comme évêque auxiliaire de l’Archevêché de Thyateira et Exarchat d’Europe occidentale avec le titre d’Evêque de Regio. Son ordination épiscopale eut lieu à Paris le 27 juin 1953.

Le 22 octobre 1963, le Saint Synode du Patriarcat Œcuménique décida de diviser l’Archevêché de Thyateira en plusieurs évêchés différents, et à cette occasion l’Evêque Mélétios fut choisi comme premier Métropolite de France et Exarque de Belgique, Luxembourg, Espagne et Portugal. Son intronisation eut lieu dans la Cathédrale de Saint Stéphane à Paris le 24 novembre 1963.

En tant qu’Exarque de Belgique le regretté Métropolite Mélétios vint visiter notre pays à plusieurs reprises et il vint y célébrer la Liturgie.

A l’initiative du Métropolite Mélétios fut fondé le 23 février 1967 le Comité Orthodoxe Interépiscopal de France, avec comme but principal la coordination des contacts de l’Eglise Orthodoxe dans ce pays avec les autres Eglises chrétiennes. Derrière ce projet se trouvaient encore l’Archevêque Georges (Tarassoff) de Syracuse et le Métropolite Anthony (Bloom) de Sourozh.

Pendant de nombreuses années, le Métropolite Mélétios était le porte-parole de l’épiscopat orthodoxe en France. Il était aussi le promoteur du dialogue œcuménique. Ainsi il érigea en 1967 avec le Cardinal Martin une première rencontre entre les évêques orthodoxes et catholiques en France. Grace à lui furent érigées en France aussi deux commissions mixtes du plus haut niveau: l’une avec les catholiques romains, l’autre avec les protestants.

C’est lui aussi qui a intronisé les deux premiers Métropolites de Belgique: en 1969 le Métropolite Emilianos Zacharopoulos ; en 1983 le Métropolite Panteleimon Kontogiannis. Pendant de nombreuses années il invitait tous les évêques orthodoxes, prêtres, diacres et fidèles à participer au Dimanche de l’Orthodoxie dans une grande concélébration eucharistique. Cette initiative fut imitée ensuite dans les pays voisins et également dans des régions assez éloignées de la diaspora orthodoxe.

Chaque année le Métropolite Mélétios se rendait en Grèce pour le camp scout grec. Cela le tenait à cœur. Plus de 300 jeunes de son Archevêché participaient à cet événement. Cela lui donnait l’occasion de les mener aux sources de la foi populaire orthodoxe.

Il était spécialement attentif aux problèmes sociaux. Ainsi il créa en France une quantité d’instituts. Au cours des dernières années il se soucia d’une implantation permanente de l’Orthodoxie en France, créant surtout dans le sud plusieurs paroisses francophones. Il était conscient que le Patriarcat Œcuménique avait ce rôle à jouer. Il respectait la diversité de chacun, était discret, mais toujours disposé à servir, et ainsi put se rapprocher de plusieurs orthodoxes de France, nonobstant les problèmes juridictionnels.

En 1988, il fut obligé de démissionner pour des raisons de santé. Il fut remplacé par un de ses évêques auxiliaires, l’évêque Jérémy de Sassime.

En avril 1993, le Métropolit Mélétios s’est endormi dans le Seigneur à Athènes. Ses funérailles ont eu lieu en la Cathédrale de Saint Stéphane à Paris. Le Métropolite Panteleimon de Belgique y représenta Sa Toute-Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée et le Saint Synode.