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Actualité

Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens au Luxembourg

Cette année encore, comme toutes ces dernières années, la semaine de la prière pour l’unité des chrétiens a eu comme point culminant la prière œcuménique où tous les représentants des Eglises chrétiennes de Luxembourg et les fidèles se rassemblent à un seul lieu pour donner un signal fort et visible sur leur volonté de faire les pas nécessaires vers l’unité et la coopération chrétiennes. Malgré les divisions que l’histoire a infligées aux communautés chrétiennes, les fidèles peuvent se rencontrer, se connaître et s’apprécier mutuellement et, dans le respect des différences et de leurs confessions, adresser ensemble leurs prières au Seigneur pour l’unité, la paix et la justice.

Le dimanche 20 janvier 2019 à 16h00 dans la Cathédrale Orthodoxe de Luxembourg, à Weiler-la-Tour, une célébration œcuménique s’est déroulée avec la participation des représentants de l’Eglise Orthodoxe et des Églises Catholique, Protestante (dans ses diverses dénominations), Anglicane, Copte et Néoapostolique.

Cette année, c’était le tour de l’Eglise Orthodoxe d’organiser cet événement et d’accueillir les fidèles. Au début, les vêpres orthodoxes, avec artoclasie, ont été célébrées par le représentant de Son Éminence le Métropolite de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg Athénagoras, l’Archiprêtre du Trône Œcuménique Panagiotis Moschonas assisté par l’Archiprêtre Spyridon Tsekouras. L’Archiprêtre Zoran Radivojevic du Patriarcat de Serbie, était aussi présent. L’Archevêque Catholique de Luxembourg a été représenté par le R.P. Paul Goerens. Les Pasteurs Volker Strauss (protestants), Arie van den Dries (protestants néerlandais), Georg Marhoffer (protestants reformés) et Frank Mertin (protestants germanophones) étaient aussi présents. L’Eglise Anglicane a été représentée par le Révérend Geoff Reed.

Après les vêpres, la célébration a continué, avec la participation active de tous les prêtres, les pasteurs et les autres représentants des Églises, par des lectures bibliques, le Crédo, quelques prières et exhortations, le geste de paix et la bénédiction finale.

Après la lecture de l’Evangile, le R.P. Panagiotis Moschonas a fait la prédication dont le thème était la justice de Dieu.

Une fois la célébration finie, toutes les personnes présentes se sont retrouvées dans la salle de la Cathédrale pour un moment de convivialité. Le contentement et même l’enthousiasme pour cette cérémonie étaient manifestes sur les visages et dans les paroles des tous, tandis que le texte de la prédication a été demandé par plusieurs personnes intéressées.

Un petit article du R.P. Panagiotis Moschonas sur le sens des vêpres orthodoxes et sur la prière liturgique en général, a été demandé par le journal Luxemburger Wort et va être paraître le samedi 26 janvier 2019.

Avec la bénédiction et la participation active de Son Eminence le Métropolite de Belgique Athénagoras qui, en tant de Chef de Culte, est le seul représentant de l’ensemble de l’Eglise orthodoxe auprès des autorités et des représentants des autres religions au Luxembourg, l’Eglise Orthodoxe coopère activement et harmonieusement avec les autres Eglises dans le sein du Conseil des Eglises Chrétiennes au Luxembourg et aussi dans le cadre du Conseil des Cultes Conventionnés.

PRÉDICATION PENDANT LA PRIÈRE ŒCUMÉNIQUE DE LA SEMAINE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

Cathédrale Orthodoxe de Luxembourg, dimanche 20 janvier 2019

Discours de Père Panagiotis Moschonas

Mes chères sœurs et mes chers frères en Christ,

Par la Grâce de Dieu, nous sommes réunis aujourd’hui dans cette Cathédrale orthodoxe pour vivre des moments qui nous unissent dans la foi, pour prier ensemble notre Seigneur et notre Dieu afin qu’il nous donne la force spirituelle et l’éclairage nécessaire pour nous concentrer sur l’essentiel qui est notre foi à Celui qui est venu nous offrir le salut et la vraie vie. La vie en Christ n’est pas une acceptation de quelques théories philosophiques ou religieuses avec lesquelles nous pouvons méditer ou faire des exercices spirituels, elle n’est pas un code moral qui peut nous rassurer sur notre droit de participation à la vie du Royaume céleste, elle ne consiste pas non plus en quelques pratiques religieuses qu’elles peuvent nous ouvrir automatiquement la porte du Paradis d’une façon proche de la magie. La vie en Christ est une participation à la vie du Christ, elle est un vécu et un chemin nous permettant de découvrir, toujours davantage, le sens de notre existence, le but de notre vie, la grâce et la joie, l’amour et la justice dans leurs notions les plus profondes et les plus vraies. « Tu es juste, Seigneur, et toutes tes œuvres sont justes. Toutes tes voies sont grâce et vérité, et tu es le Juge du monde » (Tobie 3, 2) dit Tobith dans l’Ancien Testament. Mais la justice de Dieu n’est pas identique à la justice humaine. Elle n’est pas une justice qui cherche à punir ou même à corriger. La justice de Dieu est liée étroitement avec Son amour, elle est réparatrice et guérissante.

Il est vrai que le mot « justice » se rencontre, rien que dans le Nouveau Testament, quatre-vingt-huit fois et le mot « juste » quatre-vingt-une fois. Mais la signification de ces deux mots n’est pas toujours identique au sens que nous leur reconnaissons aujourd’hui. Le mot « Justice » dans le Nouveau Testament, pour la plupart, a le sens de l’ensemble des vertus, de toutes les tâches que l’homme doit accomplir envers Dieu et envers l’homme. C’est dans ce sens que le Seigneur dit à saint Jean le Baptiste : « il convient que nous accomplissions ainsi toute justice » (Matthieu 3,15). La justice de Dieu, toujours unie avec Son amour ineffable pour les hommes, est comme une lumière dans la vie du fidèle, qui éclaire les chemins et réchauffe les cœurs et dont les cierges allumés ici à côté sont un symbole.

Dans le texte évangélique des Béatitudes, relaté par Saint Matthieu, il y a deux versets qui parlent de la justice. Au verset 6 du chapitre 5 « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » et au verset 10 du même chapitre : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux ». La première Béatitude semble, au premier abord, nous parler d’une justice sociale, de la vie humaine de tous les jours. La Béatitude du deuxième verset fait une référence claire à une justice de perspective eschatologique.

À partir d’une image qui décrit les besoins humains instinctifs de la faim et de la soif, Jésus introduit le grand sujet de la justice, un sujet aussi vital que les éléments clés de la vie. Sur la signification de cette justice, c’est toujours l’Evangile de Matthieu qui nous informe en décrivant les trois tentations du Christ, qui peuvent être considérées comme les tentations dont la cible est chacun et chacune d’entre nous. À savoir ce sont les tentations a) de la faim, b) de la subordination à des puissances irraisonnables et magiques et c) du désir de la domination du monde. A chaque fois Jésus fait face à ces tentations par l’harmonisation de sa volonté humaine à celle de Dieu son Père. Et cette attitude du Christ est la justice qui s’inaugure dans l’histoire qui a comme norme la justice de Dieu.

Cette justice a été révélée par l’Esprit Saint aux Prophètes qui la présentent comme le nom sublime de Dieu. Dans le livre de l’Exode, le Seigneur confiant la Loi à Moïse révèle son nom en disant : « LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, qui conserve sa justice et sa miséricorde jusqu’à la millième génération… »   (Exode 34,6-7). Il s’agit ici de la fidélité de Dieu qui a atteint son apogée au moment de l’Incarnation de Son Fils.

La justice du Christ se présente dans les évangiles comme une justice sacrificielle. En plus, en réponse à la faim et à la soif pour la justice, le Seigneur propose un rassasiement d’une autre dimension : « prenez mangez ceci est mon corps… »  et « buvez en tous ceci est mon sang… ». Et quand il rencontre la femme samaritaine lui confie que « celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jean 4,14).

La justice du Christ est donc celle qui a sa source à la volonté du Père céleste. Dieu s’appelle Juste et sa justice s’identifie à son amour. Toute œuvre de Dieu pour le salut de l’homme, et en premier lieu l’Incarnation, toutes ses activités, se sont manifestées en tant que justice divine. La question est : Le monde peut-il accepter une telle justice qui s’exprime comme amour ? La réponse donnée par l’histoire est plutôt négative. L’humanité semble préférer une justice de vengeance, de punition, de violence ! Même Dieu a été décrit par quelques-uns comme l’être suprême qui punit les pécheurs et les fautifs qui sont les autres, toujours les autres. Mais la justice de notre Dieu n’est pas séparée de son amour. Et les vrais chrétiens partagent la même notion.    Dans l’Épitre à Diognète nous lisons que les chrétiens « aiment tout le monde, et tout le monde les persécute » (V). Mais le découragement n’est pas le mot d’ordre pour les fidèles de Jésus le Christ qui est la Personnification à la fois de l’amour et de la justice divins. Car seulement en acceptant et en imitant l’amour et la justice divins nous pouvons trouver la vraie paix et œuvrer vraiment pour la paix du monde entier.

La paix est l’autre face de la justice de Dieu. Nous parlons principalement de la paix intérieure, sans pour autant négliger la paix dans le monde. Dans la liturgie orthodoxe nous prions le Seigneur « pour la paix qui vient d’en haut » mais aussi « pour la paix du monde entier ».  Comme la paix intérieure est étroitement liée à la justice divine, de même la paix sociale est étroitement liée à la justice sociale. Le Primat de l’Eglise orthodoxe d’Albanie Mgr Anastasios a souligné récemment que « La paix est directement liée à la justice. Un monde injuste ne peut pas être paisible ». Et plusieurs siècles avant lui, Clément d’Alexandrie dans son œuvre « Stromates » (Stromates 4, 25. PG 8, 1369B-72A) affirmait que la paix du monde est synonyme de la justice.

Le Grand Concile orthodoxe convoqué en 2016 a explicitement souligné la nécessité pour que les chrétiens travaillent pour la paix et la justice dans le monde. Je cite : « L’Église orthodoxe pense qu’il est de son devoir d’encourager tout ce qui est mis réellement au service de la paix (cf. Rm 14, 19) et qui ouvre la voie vers la justice, la fraternité, la véritable liberté et l’amour mutuel entre tous les enfants de l’unique Père céleste, ainsi qu’entre tous les peuples qui constituent une seule famille humaine. Elle compatit à tous ceux qui, dans différentes parties du monde, sont privés des biens de la paix et de la justice ». (LA MISSION DE L’ÉGLISE ORTHODOXE DANS LE MONDE CONTEMPORAIN, C, 5)

Mes chères sœurs et mes chers frères en Christ,

Tout en respectant nos divergences, nous pouvons nous concentrer sur le trésor que nous avons en commun qui est notre foi en Christ, notre Sauveur et notre Espérance, et travailler ensemble pour un monde qui reflétera la justice et la paix de Dieu qui sont synonymes de Son Amour et de Sa Miséricorde. Amen !

Une petite présentation de la liturgie de l’Eglise orthodoxe

Dans l’Eglise orthodoxe, la prière liturgique ne se borne certainement pas à la Divine liturgie (la messe) bien que ce soit elle qui se trouve au cœur même de la vie spirituelle. Il y a aussi d’autres offices qui forment le cycle journalier de la prière liturgique. « Sept fois chaque jour, je te loue pour tes justes décisions » dit le Psautier (psaume 118, v. 164). Et ce nombre est repris par la prière liturgique orthodoxe chaque jour. Les offices quotidiens sont 1) les Vêpres, 2) les Complies, 3) les Nocturnes et les Matines, 4) Prime, 5) Tierce, 6) Sexte, 7) None.

Les matines ou « Orthros » est l’Office qui se célèbre à l’heure de l’aube et c’est le plus long des Offices quotidiens. Parfois dans les paroisses (et toujours dans les monastères) cet Office est précédé par l’Office du minuit (ou Nocturnes). L’Office des matines est composé des psaumes, des litanies et des chants liturgiques donnant le sens de chaque jour.

Mais c’est par l’Office des vêpres que le cycle liturgique journalier commence. C’est une prière vespérale mais aussi une image du commencement de l’histoire du salut. Au début la lecture du psaume 103 (selon la traduction des Septante) décrit la beauté de la Création, rappelant la vie dans le Paradis. Puis, c’est la grande litanie de paix suivie par le Lucernaire qui reprend les paroles du psaume 140 disant : « Seigneur, je crie vers toi, exauce-moi. Exauce-moi, Seigneur, entends la voix de ma supplication quand je crie vers toi ». C’est l’appel de l’homme à Dieu après sa chute et son exil du Paradis. Puis, quelques hymnes dédiées au thème et aux saints du jour aboutissent à une courte doxologie en ces paroles « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles » suivie par un tropaire (hymne courte) vénérant la Vierge Marie et le mystère de l’Incarnation. Et c’est après ce tropaire, et le Prokeimenon (verset d’un psaume) du jour, que l’hymne ancienne « Lumière joyeuse… » est chantée par le clergé et les fidèles proclamant ainsi la venue du Christ, la vraie Lumière, au monde. Ensuite il y a encore des prières, des litanies, la bénédiction et quelques hymnes accomplissant la prière vespérale. Peu avant la fin de l’Office le prêtre (ou le doyen) récite le Cantique de Syméon (Lc 2,29-32) « Et maintenant, Seigneur, laisse ton serviteur, selon ta parole, s’en aller en paix, parce que mes yeux ont vu le salut qui vient de toi … » en mémoire de la présentation du Seigneur au Temple le quarantième jour après sa naissance. Les prières du Trisagion (trois fois Saint) et le « Notre Père » aboutissent au tropaire final et au congé.

 

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