INTRONISATION DU NOUVEL ARCHEVEQUE D’ATHENES, HIERONYMOS PRESIDENT DU SAINT SYNODE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE DE GRECE
C’est par une référence à “la renaissance dans l’espoir et dans l’héritage impérissable” (Pierre A’ 2,13-15) que le nouvel Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce a ouvert son premier discours prononcé lors de son intronisation samedi 16 février 2008 à la tête de l’Eglise Orthodoxe de Grèce devant des milliers de fidèles ainsi que du chef du gouvernement, Costas Caramanlis, du président du Parlement, Dimitris Sioufas, et les chefs des partis politiques.
“Me voici parmi vous, à l’époque des grandes déclarations, de l’inflation des paroles creuses et de la langue de bois, n’ayant pas l’intention de procéder à des proclamations hautaines”, a dit l’Archevêque Hiéronymos pour expliquer qu’il ne procédera pas à des déclarations programmatiques. Et, pour expliquer que l’Eglise n’est pas de ce monde, même si elle fraie son chemin dans son Histoire. Curieuses, toutefois, images qui traversent l’esprit du nouvel archevêque pour illustrer son propos : “L’Eglise n’est pas appelée à être l’engrais des plantes décoratives mais elle devient continuellement un mécanisme spirituel explosif qui fait sauter le monde et le fait Eglise”.
Le clergé, a expliqué ensuite l’archevêque, n’est pas là pour opposer des considérations partisanes, ou une idéologie contre une autre, puisque en ce cas ce ne serait plus une Eglise mais un parti religieux qui aurait oublié que “ce pour quoi nous avons devoir de témoigner n’est pas une idéologie mais une Personne”, celle du Christ.
Ce n’est pas pour autant que l’Eglise doit se taire et rester indifférente face à tout ce qui “tourmente les hommes, que ce soient les petits problèmes du quotidien, ou les grands problèmes de la société dans laquelle ils vivent”, a poursuivi l’Archevêque Hiéronymos. “Le clergé est porteur de la grâce prophétique”, a-t-il dit, “mais le sens de la prophétie n’est pas de prédire l’avenir mais de dévoiler dans le Saint Esprit ce qui au présent blesse la vérité et sape l’avenir, la qualité de la vie des gens et leur salut”.
“C’est pourquoi”, a conclu le nouveau primat de Grèce, “l’Eglise a le devoir d’affirmer sa parole non pas pour mettre en doute les institutions {…] mais pour exprimer son anxiété quand elle a le sentiment que l’affaiblissement des principes et des valeurs hypothèque l’avenir du peuple et dévalorise l’essentiel de sa vie”.
Et, l’Archevêque Hiéronymos d’appeler au rassemblement et la coopération avec la Cité pour la réalisation des objectifs communs et dans l’intérêt des Grecs, dans le respect des rôles distincts de chacun.
Enfin, l’archevêque s’est référé à ce qui lui était personnellement le plus cher, à savoir, l’œuvre philanthropique et, s’inscrivant dans la continuité de son prédécesseur, l’Archevêque Christodoulos, l’action envers la jeunesse pour laquelle il souhaite une Eglise accueillante sans conditions, sans préjugés et sans prescriptions. Mais, “il ne suffit pas de vous appeler à revenir à l’Eglise […], nous aussi nous avons une obligation ; moi, et tous les prêtres, devons être les premiers à sortir dans la rue et venir à votre encontre”, a-t-il conclu avant de passer au chapitre des relations institutionnelles entre les Eglises orthodoxes et chrétiennes, appelant notamment à un renforcement des relations avec le Patriarcat Oecuménique de Constantinople.
Le Patriarcat Oecuménique y était représenté par les Métropolites Jean de Pergame, Jacques des Iles des Princes et Cyrille de Rhodes.